Campus Numeria : innover avec la Banque des Territoires
Dans le cadre de son numéro spécial sur le Campus Numeria, idruide a interviewé Christophe Genter, Directeur du département Cohésion sociale et territoriale à la Banque des Territoires.
Le Campus Numeria est un tiers-lieu, lauréat dʼun appel à manifestation dʼintérêt, dans le cadre de lʼappel à projets « Innovation dans la forme scolaire » , avec pour objectif de développer les compétences du XXIe siècle dans le domaine numérique. Les élèves y seront accueillis, au cœur du Futuroscope, pour un complément dʼapprentissage au cursus scolaire. Dans ce tiers-lieu, il y aura des espaces dédiés au digital qui favoriseront la mise en scène des contenus pédagogiques. Le principe est de sortir des établissements pour proposer une autre approche, une autre façon dʼapprendre. Au total, le Campus Numeria représente un budget de 9 M€, subventionné à près de 50 % par le SGPI. Au-delà de cette innovation majeure, le territoire concentre de multiples programmes tournés vers la tech et le numérique, et peut sʼappuyer sur des acteurs fortement mobilisés comme le département de la Vienne, pour la sensibilisation des enseignants, par exemple. En 5 ans, nous aurons formé 21 000 élèves et 3 500 enseignants, cela marque véritablement la dimension du projet et justifie le montant de nos financements.
Les innovations sont de deux types, techno et low tech. Nous agissons sur les deux registres. Il y a tout dʼabord des espaces numériques virtuels et beaucoup dʼexpériences autour de lʼIA. Mais lʼinnovation dite low tech est également fondamentale. Nous offrons un aménagement spécifique pour proposer un enseignement hors les murs aux élèves comme aux enseignants. Ce sont de nouvelles méthodes de coopération qui seront expérimentées à travers notamment des espaces immersifs qui favorisent les compétences psychosociales, essentielles de nos jours dans les organisations. Tout cela contribue à la transformation de lʼécole. Sur un plan plus global, ce projet favorise la collaboration dʼacteurs publics et privés, notamment la filière EdTech qui représente des start-ups engagées et innovantes. C’est donc un projet public-privé à impact que lʼon évaluera dʼici 5 ans, aussi bien sur le plan financier que social.
Avec ce projet territorial, nous sommes toujours dans un contexte dʼexpérimentation pour lʼéducation au numérique — afin de saisir les enjeux des nouvelles technologies — et lʼéducation par le numérique. Cela permettra, par exemple, aux enseignants de revisiter leur métier pour la gestion des élèves en difficulté ou lʼusage de lʼIA. Mais à terme, lʼambition est bien entendu de donner un rayonnement national en essaimant les bonnes pratiques vers dʼautres territoires. Nous mesurerons lʼimpact de ce projet à la lumière des objectifs que nous avions fixés au départ, à savoir rendre la pédagogie plus efficace, aider les élèves, donner accès à la technologie, etc. Par ailleurs, plusieurs thématiques comme la robotique et bien sûr lʼintelligence artificielle ou encore la citoyenneté numérique font partie des grands sujets abordés avec lʼambition de faire découvrir de nouveaux métiers, dans un marché de lʼemploi en forte tension. À cet égard, je suis convaincu que lʼun des impacts positifs de Campus Numeria sera une orientation vers le supérieur plus pertinente pour les jeunes.
Notre mission est dʼinvestir dans des start-ups ou des outils de vie scolaire comme Pronote, particulièrement utilisé aujourd’hui dans le monde scolaire. Campus Numeria est lʼune des expérimentations soutenues par la Banque des Territoires pour le compte de lʼÉtat. En opérant les mandats qui nous sont confiés, nous finançons la filière EdTech en investissant en fonds propres dans de jeunes pousses. C’est lʼapproche de lʼinstitution, à la fois locale et nationale. Lʼobjectif plus global est de réduire les fractures numériques en France au plus près des territoires. Nous sommes dʼailleurs en avance sur le plan européen pour le déploiement des infrastructures à très haut débit. Si nous sommes bien positionnés sur ce plan, il nous faut maintenant développer les usages. Et nous pouvons le faire car les infrastructures existent pour exploiter les données et échanger entre tous les territoires. Cela a été rendu possible grâce à notre expertise en matière dʼinvestissements et de connaissance des différents écosystèmes qui composent le paysage numérique.
Effectivement, les projets locaux ne fonctionnent que si tous les acteurs sont alignés, quʼil sʼagisse des collectivités, des acteurs privés, des académies ou du monde universitaire. Notre rôle est dʼêtre un facilitateur pour sélectionner des projets pertinents, mais aussi dʼaccompagner les acteurs en assurant le suivi sur plusieurs années et en dressant des bilans précis. Pour les grands projets comme celui-là, nous nous positionnons comme le trait dʼunion entre le public et le privé. Nous sommes enfin les garants que les financements publics soient réalisés en cohérence avec la stratégie et les enjeux de notre pays.
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