Campus Numeria : innover en formation professionnelle

Dans le cadre de son numéro spécial sur le Campus Numeria, idruide a interviewé Régis Bichard, Directeur opérationnel du Campus des Métiers et des Qualifications du Numérique pour la Formation Professionnelle 4.0.

C’est un véritable travail collectif avec la région académique. Car, en plus de Poitiers, les académies de Bordeaux et de Limoges ont été associées. En imaginant le CMQ, le rectorat a naturellement été moteur et a collaboré avec tous les partenaires de Campus Numeria.

C’est dʼailleurs le rectorat qui a déposé un appel à manifestation dʼintérêt « Compétences et métiers dʼavenir » (AMI-CMA de France 2030, NFR), qui a financé une partie des contenus et structures. Je précise également que nous avons été accompagnés par lʼONISEP pour la découverte des métiers. Lʼidée était de porter ce projet de manière collective et dʼenvisager un réel partenariat public-privé, avec des ambitions partagées.

Il convient tout dʼabord de revenir à la création du CMQ, qui a deux buts principaux. Première ambition : produire et déployer
des solutions numériques pédagogiques immersives et interactives (Environnements immersifs dʼapprentissage) en réalité virtuelle ou augmentée pour transformer et accélérer les apprentissages.

Notre objectif consiste à immerger les apprenants dans les conditions les plus réelles possibles. Autre ambition : utiliser ces technologies pour produire des ressources sur la découverte des métiers à destination des collégiens, notamment sous forme de vidéos 360° interactives, mais aussi dans des salles immersives (« CAVES », ndr). Le lien entre ce projet et Campus Numeria se fait là : nous disposons dʼun outil unique pour incarner le CMQ, aussi bien pour la formation professionnelle initiale que pour la découverte des métiers.

Je dirais par ailleurs que les contenus digitaux font partie de lʼADN du projet. C’est pour cela que nous travaillons main dans la main depuis deux ans, au quotidien. Nous avons particulièrement participé à lʼaménagement des lieux : c’est un peu aussi « notre » lieu.

La plupart des CMQ sont associés à des filières (automobile, aéronautique…). En ce qui nous concerne, nous sommes assez transversaux, certes associés au numérique, mais avec des éléments qui concernent tous les secteurs. Nos premiers contenus concernent, dʼun côté, lʼindustrie et, de lʼautre, les services à la personne.

Sur le volet numérique immersif, nous sommes au service de la centaine dʼautres CMQ en France. Nous sommes dʼailleurs déjà sollicités pour apporter notre expertise sur la pédagogie au sein dʼautres projets.

Nous avions réalisé un premier galop dʼessai en 2019 sur les filières des métiers de la chimie, avec le lycée Saint-Jacques-de-Compostelle de Poitiers et une EdTech locale.

De cette expérience, nous avions acquis une certaine expertise que nous avons enrichie avec lʼaide de nos partenaires universitaires ou privés.

Par ailleurs, lʼAMI CMA a favorisé le recrutement dʼingénieurs pédagogiques pour nous accompagner sur les aspects techniques.

À moyen terme, nous avons très envie de tester nos parcours et de les adapter aux besoins des élèves. Côté CMQ, nous souhaitons déployer nos activités à grande échelle dans la région Nouvelle-Aquitaine et renforcer les ressources immersives dans différentes filières (énergie, compétences psychosociales, cybersécurité…).

Dans un avenir plus lointain, nous réfléchissons à une mutualisation des contenus immersifs à lʼéchelle nationale, afin de les diffuser plus largement au-delà de notre territoire. Cela nécessite une plateforme de déploiement qui facilite la gestion de formats différents, mais aussi des investissements importants dans des casques de réalité virtuelle.

Nous avons dʼailleurs un plan dʼinvestissement pour plus de 500 casques en région. Un déploiement au niveau national exige, bien entendu, lʼachat de plusieurs milliers.

Enfin, nous sommes en train de concevoir une structure mobile pour intervenir dans les collèges ruraux, notamment sous la forme dʼun “Immersive Tour”. Le tout serait accompagné par un médiateur numérique, qui interviendrait pendant deux jours sur site, au service des élèves et des enseignants. Nous visons une mise en œuvre fin 2026, avec le soutien de la région Nouvelle-Aquitaine.

À travers notre projet, j’ai le sentiment que le Futuroscope renoue avec la dimension pédagogique qui faisait partie du concept de départ. Pour le CMQ, cela permet de faire rayonner notre activité au niveau national et international. Actuellement, plus de 150 000 jeunes viennent chaque année sur le site.

Nous pourrons leur proposer des contenus motivants et ludiques, ancrés dans des questions de société (citoyenneté numérique, bâtiments connectés…), le tout avec une approche plus attractive pour un public jeune. Personnellement, c’est un grand plaisir de développer de la créativité pédagogique et de nouveaux leviers dʼapprentissage. La possibilité de tester, dʼinnover, et de travailler au plus près de la réussite des élèves est une vraie satisfaction — une formidable aventure.

Téléchargez la version PDF de notre numéro spécial sur le Campus Numeria au complet et découvrez les 16 interviews !

Veuillez activer JavaScript dans votre navigateur pour remplir ce formulaire.

Recevez le PDF et, si vous l’autorisez, d’autres contenus. Désinscription en un clic.
Consentement
Partager cet article
Un article de idruide publié le 06 Nov. 2025
Remerciements & Crédits idruide remercie chaleureusement Régis Bichard. Journalistes : MM. Gilles Marchand et Gilbert Azoulay ; Newstank Éducation & Recherche
La suite idruide Education permet
d’administrer, d’animer et de valoriser
vos parcs d’appareils mobiles

Faites bouger
les choses, rejoignez
la communauté We Move

Suivez l’actualité, recevez des invitations aux événements et aux versions bêta, participez à l’évolution des produits, accédez à notre veille technologique et à nos ressources documentaires…

Veuillez entrer une adresse email valide