Campus Numeria : le Futuroscope et son rôle éducatif
Dans le cadre de son numéro spécial sur le Campus Numeria, idruide a interviewé Rémy Treguer, Directeur de lʼexpérience client au Futuroscope.
La première pierre est posée en 1984, le Futuroscope ouvrira trois ans plus tard avec trois piliers fondamentaux : les loisirs, avec le parc dʼattractions, les entreprises du numérique et la formation, grâce à une forte concentration dʼinfrastructures pédagogiques de type grandes écoles, universités, instituts spécialisés…
À lʼépoque, cʼétait une vraie innovation que de mixer pavillons à la mode « Exposition universelle », entreprises du numérique et de soupoudrer le tout dʼune certaine magie façon Disney en référence à Epcot, le Futuroscope était né. Par chance et pragmatisme, le numérique était déjà bien présent sur le territoire avec notamment un téléport qui reliait les habitants dʼune même zone, soit la fibre avant lʼheure.
Cela a été un élément structurant de renforcement du digital, alors même quʼInternet nʼexistait pas encore. Très tôt, le territoire avait vu grand et de nombreux centres dʼappels et entreprises de la tech sont venus ici pour profiter des infrastructures. Je rappelle aussi que le Cned sʼest installé chez nous.
À lʼintérieur du parc, nous souhaitons proposer de lʼamusement intelligent pour les familles, les parents, les enfants. Et au final, que les jeunes et les plus vieux soient émerveillés par ce quʼoffre la technologie. Ainsi, très tôt, nous avons noué un partenariat avec la société IMAX pour diffuser les grands formats en 70 mm et faire vivre une expérience révolutionnaire à lʼépoque, de par la qualité de lʼimage et le gigantisme, en 3D ou en 4D. Ces innovations ont indéniablement assuré le succès du parc.
Le lien entre le Futuroscope et le Campus Numeria est naturel, même si aujourd’hui nous avons souhaité élargir notre offre et nous positionner comme un véritable parc dʼattractions. Mais nous nʼavons jamais renié nos origines, et même dans les attractions à sensation, il y a toujours une dimension culturelle pour apprendre en sʼamusant.
Notre rôle éducatif a toujours été présent au sein du Futuroscope, car il y a une lecture pédagogique dans nos expériences. Aujourd’hui, nous accueillons 150 000 scolaires par an qui viennent, certes, pour sʼamuser, mais aussi pour découvrir des choses : lʼespace, la création de la Terre, les problématiques environnementales… Avant le Covid, nous organisions des « classes Futuroscope » sur la base dʼune pédagogie inversée, comme cela se fera sur le Campus Numeria avec le concept de « classe transplantée ». Donc, il y a une grande cohérence dans notre partenariat. Jʼajoute que la proximité du lycée pilote international innovant, qui offre des méthodes pédagogiques nouvelles, a contribué à nous positionner comme un territoire en avance sur le numérique éducatif. À juste titre, Poitiers était considérée comme la capitale du numérique, ce qui a donné naissance au concept de Campus Numeria, dont le premier nom de code était « PNEF » (Pôle Numérique pour lʼÉducation et la Formation). Finalement, Campus Numeria nous convient très bien et indique clairement un lieu dʼéchanges, de mixité, dʼinnovation et de technologie.
Bien sûr. Cela fait sens dans un parc comme le nôtre. La satisfaction dʼaujourdʼhui est la fréquentation de demain. Vous savez, beaucoup de visiteurs sont venus alors quʼils étaient collégiens ou lycéens, ce qui représente plusieurs millions de personnes depuis toutes ces années. Des jeunes qui ont conservé un souvenir incroyable du lieu, nourrissant ainsi le succès du Futuroscope. Nous veillons donc à accueillir les plus jeunes afin de leur transmettre lʼenvie dʼapprendre et une expérience exceptionnelle.
Tous les acteurs ont joué le jeu autour des fondateurs que sont lʼUniversité, le département, la région et le Futuroscope. Nous avons répondu collectivement aux AMI, et le financement public-privé a très bien fonctionné, preuve de la pertinence du projet. Une AMI nʼest pas chose facile, et nous lʼavons défendue ensemble avec un engagement très fort.
Nous pouvons proposer nos contenus à lʼinternational, bien entendu. Le numérique a vocation à se diffuser largement. Donc, tout est possible par le biais de plateformes que nous activerons à lʼavenir.
Le mot qui caractérise ce projet ambitieux, c’est surtout lʼimmersion, qui permet dʼapprendre plus facilement en se mettant à lʼéchelle 1, cʼest-à-dire en situation quasi réelle, dans un espace multidimensionnel. Avec cette dimension immersive, nos deux mondes se rapprochent en facilitant les apprentissages. C’est pour cette raison que nous formerons également les enseignants, qui se doivent de maîtriser la technologie pour transmettre les connaissances et tester de nouvelles approches.
Téléchargez la version PDF de notre numéro spécial sur le Campus Numeria au complet et découvrez les 16 interviews !