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Plusieurs grandes orientations sont à suivre pour démocratiser l’utilisation du numérique et par là favoriser l’équité face aux nouvelles technologies : 

• l’importance du développement des compétences numériques pour tous ;
• la formation des enseignants ;
• une réflexion approfondie sur le rôle que l’école peut jouer dans la réduction des inégalités ;
• avoir une école qui permettra aux élèves de devenir des citoyens accomplis dans la société de demain.

Si la crise sanitaire a souligné la pertinence et la nécessité des outils numériques en milieu scolaire, il reste encore beaucoup à faire au niveau des usages pour assurer une véritable intégration des nouvelles technologies dans les parcours pédagogiques. 

Dans le même temps, si l’adaptation a été rapide, la pandémie a montré que la majorité des enseignants n’étaient pas préparés au numérique. Loin d’être les seuls responsables, ils subissent les frais de politiques d’équipements numériques sans le volet de formation, à la fois technologique et aux usages. Cela a maintes fois abouti à des équipements rangés dans les placards. 

Offrir aux enseignants la possibilité de suivre une formation continue et des sessions de développement professionnel en lien avec le numérique sont deux enjeux majeurs. En effet, la formation des enseignants est déterminante pour l’intégration et la démocratisation du numérique dans les écoles, notamment en soutenant les enseignants qui développent leur compétence numérique.

La formation doit porter aussi bien sur la prise en main des outils numériques que sur le développement d’une posture et d’un esprit critique face au numérique. Selon le ministère de l’Éducation nationale, la mission des établissements scolaires sur ce sujet est de déconstruire la désinformation et les théories conspirationnistes. Les enseignants peuvent accompagner leurs élèves dans un travail de mise à distance critique des informations qu’ils reçoivent et diffusent, en questionnant leur usage des médias, en particulier les réseaux sociaux. Cela nécessite de connaître soi-même ces enjeux très contemporains. 

Ce thème rejoint le sujet plus large de citoyenneté à l’ère du numérique et des responsabilités de chacun vis-à-vis du numérique et de son utilisation. 

La présence du numérique en classe est très variable d’une région à l’autre, d’une école à l’autre, d’un niveau à l’autre et même d’un enseignant à l’autre. De vastes financements publics ont vu le jour pour tenter d’apporter une réponse à ce problème, à l’image des Territoires numériques éducatifs (TNE).

Généralement, on a tendance à considérer le jeune public comme une génération de digital natives, nés avec le numérique et donc parfaitement à l’aise avec ces technologies. Or les jeunes ne forment pas un bloc monolithique quant à l’usage du numérique. Si beaucoup sont à l’aise sur les réseaux sociaux et les jeux, il n’en va pas de même pour de la recherche en ligne ou d’autres usages, administratifs par exemple. 

Il appartient aux écoles de leur donner l’opportunité de développer leurs compétences numériques, de prendre conscience des enjeux qui se cachent derrière les interfaces technologiques. Cette mission est en lien avec leur mission de former des citoyens pleinement engagés dans la société.

Ces deux dernières années ont mis en lumière l’importance de la communication entre l’école et les familles, entre les enseignants et les parents. Selon Diane Lahmy, de Klassroom : « Un ENT classique propose beaucoup de choses, mais il y a des freins au niveau de la communication entre les parents et l’établissement scolaire. L’un des enjeux, c’est de faire comprendre aux décideurs qu’une communication efficace et rapide entre les parents et les enseignants est fondamentale. Il faut qu’elle soit simple et accessible à tous, sans nécessiter de formation des utilisateurs. »

De nombreuses familles n’ont pas les ressources financières nécessaires pour fournir le matériel numérique qui permet à leurs enfants de suivre des cours à distance. C’est aussi ce que les plans étatiques tentent de résoudre, tout comme l’action de certaines collectivités. 

Les inégalités numériques doivent être traitées au même titre que les inégalités sociales, à toutes les strates de l’organisation de l’Éducation nationale, du ministère aux territoires.