L’importance du matériel dans l’écosystème du numérique éducatif
Interview avec Christophe Grasser, directeur marketing chez Naotic.
Naotic s’insère dans ce secteur depuis sa création, c’est notre cœur de métier et l’ADN de l’entreprise que de proposer des solutions pour stocker, recharger, et protéger les appareils numériques. Cela principalement dans les établissements scolaires et de formation.
Naotic est issu d’une ancienne société qui a mis fin à son activité. Nous étions tous des employés, puis on s’est décidé à reprendre la structure, donc c’est comme ça que tout a démarré.
La base était déjà dans la formation, l’éducation, mais la vision générale datait un peu.
Naotic a donc fait deux choix fondateurs. Tout d’abord, nous orienter dans une logique d’intégration des solutions mobiles, puis faire le choix de travailler uniquement en B2B, avec des revendeurs. L’idée c’est que ces revendeurs agréés deviennent des spécialistes Naotic, pour mieux vendre nos produits et les faire connaître aux utilisateurs. Il y a donc un transfert de compétences.
Le réseau est dense, avec plusieurs sphères. Nous avons donc autant accès aux petits revendeurs, qui sont proches des communes, et se retrouvent notamment très actifs dans le cadre du SNEE par exemple, que des acteurs régionaux, voire interrégionaux, qui bénéficient de plus grosses structures. Enfin, nous avons les acteurs nationaux, voire internationaux, qui eux vont répondre à l’UGAP ou aux appels d’offres de grande ampleur.
Pour moi, il y a deux sujets principaux.
Déjà, il faut se dire que le développement du numérique dans le cadre éducatif est une « nécessité vitale ». Ce n’est pas seulement lié à la pandémie, celle-ci a juste accéléré les choses et ouvert les consciences. La place du numérique dans l’apprentissage est fondamentale aujourd’hui.
Ensuite, il y a la fracture numérique qui est bien mise en évidence depuis l’an dernier, où l’on parle des catégories de personnes éloignées du numérique pour de multiples raisons, qu’elles soient sociales, économiques, etc.
Avec les cours donnés à distance, quelle qu’en soit la raison, le numérique mobile donne des libertés, à la fois au sein de l’établissement, avec un équipement qui peut flotter dans l’école, le collège ou autre grâce notamment à des valises mobiles, ou au travers d’une mobilité pour des tiers lieux ou le domicile. Ces derniers ont alors une autre dimension, puisqu’ils concernent directement les utilisateurs dans leur vie quotidienne, et donc un spectre plus large que l’éducation.
Nous avons vu des changements concrets, notamment dans les deux premiers départements du TNE. Pour ce plan, ils ont tenu compte des problématiques précédemment énoncées en présentant des kits qui permettent d’aller vers l’élève distant.
Avec les confinements, on s’est rendu compte de l’importance des plateformes (les ENT ou le CNED, mais aussi tous les outils de visioconférence ou de travail collaboratif utilisés de manière empirique par les enseignants) pour assurer l’enseignement à distance. Tous ces outils ont permis de faire quelque chose, même si tout n’est pas encore idéal. Mais au moins, ça met le doigt sur la nécessité de pouvoir déployer de nouveaux usages. Cela permet aussi de répondre à la conjoncture, tout en envisageant de nouvelles pistes pour l’école, au niveau des ressources pédagogiques, de l’organisation du temps de travail de l’élève, etc.
Cette nouvelle démarche permet de lancer énormément de nouvelles pistes.
En ce qui concerne l’hygiène des appareils mobiles par contre, nous n’avons pas vraiment eu de demande forte. Je pense que les établissements scolaires prennent déjà suffisamment de précautions sanitaires autour de cette problématique Covid. Le matériel doit être géré encore plus que le bon sens le suggère (nettoyage des mains, des claviers, des souris, etc.).
Nous avons fait des études sérieuses sur ce que nous pourrions apporter, comme le nettoyage des tablettes via les UVC. On s’est rendu compte que ce n’était pas forcément très adapté, à la fois par rapport à la demande, mais aussi pour des raisons d’efficacité pure. Pour nettoyer un appareil, c’est simple. Dix, c’est plus compliqué. Alors sur 200 ou bien plus, on n’en parle même pas !
Le matériel sans enseignant qui sache s’en servir ne sert à rien. Le matériel sans ressources ne sert à rien non plus. Tout cela mis bout à bout sans compétence consolidée autour des usages, sur la manière d’utiliser ce matériel, est voué à l’échec.
C’est pour ça que le matériel est une partie du tout, mais que les ressources qui permettent la mise en avant des connaissances ne peuvent voir le jour qu’avec des gens qui ont un véritable savoir-faire. Dans la pédagogie, il n’y a pas de place pour l’amateurisme. Certains ont une appétence pour le numérique, d’autres moins, mais il me semble essentiel d’avoir une pédagogie pour les pédagogues quand il s’agit du numérique.
Le SNEE et les TNE sont le signe d’une volonté de « faire », d’une prise de conscience. On peut avoir des avis différents sur la « manière » de faire, mais en tout cas, là c’est concret sur la volonté.
Après, on voit bien que ces projets sont là pour bâtir des fondations. Nous ne sommes pas encore à construire la toiture de l’édifice. Il y a encore quelques dalles à poser. La généralisation est encore loin, mais ça avance. C’est pour ça que j’aime beaucoup le terme de “socle” dans le SNEE, qui est très judicieux et révélateur de l’esprit de la démarche.
D’une manière assez simple. Nous nous sommes rendu compte entre acteurs du numérique éducatif que nous avions des partenaires communs, en demande d’une vision claire et d’outils pour se positionner sur ce marché, qu’ils connaissent assez peu.
Il y a vraiment des experts du numérique éducatif, mais aussi d’autres grands acteurs plus généralistes, qui sont en demande de choses simples à comprendre, qui ont besoin de tous les éléments nécessaires à un fonctionnement optimal et conforme à ce qui est demandé dans le SNEE, par exemple.
Entre les tablettes Samsung, la solution idruide et nos produits, l’idée est d’assembler des solutions qui permettent de gérer l’ensemble d’un parc d’appareils de manière physique (Comment recharger de manière simple mon matériel ? Comment éviter de se faire voler les tablettes ? Comment les déplacer ?), et immatérielle, avec les solutions de gestion. Ce sont des éléments cohérents les uns par rapport aux autres.
Il fallait rendre l’offre accessible dans la compréhension qu’on peut en avoir, disposer d’un ensemble articulé de manière cohérente, pour présenter quelque chose de concret, fiable et pertinent par rapport aux besoins.
C’est ça qui fait la richesse de l’offre, sur son aspect commercial aussi, puisqu’on peut proposer des bundles à des niveaux de prix adaptés.