La théorie cognitive de l’apprentissage multimédia

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La théorie cognitive de l’apprentissage multimédia se base sur l’ensemble des critères sensoriels (vision, ouïe…) des élèves pour favoriser leur apprentissage. Plusieurs méthodes existent pour optimiser les sessions pédagogiques.

L’utilisateur, donc l’apprenant, est au cœur de la théorie de l’apprentissage multimédia. Cette approche place l’apprenant dans un rôle actif : il devient constructeur de son propre savoir, qu’il va essayer d’intégrer dans un tout cohérent. Dans ce cas, le multimédia (numérique, images, vidéos, etc.) est utilisé pour guider et aider l’apprenant en interagissant avec lui. 

Cette vision est contraire à des visions plus anciennes de l’apprentissage, comme l’approche béhavioriste, qui considère qu’il faut juste récompenser les bonnes réponses pour les renforcer.

Les chercheurs en sciences cognitives ont cerné les éléments clés du processus d’apprentissage à prendre en compte pour le multimédia :

  • la mémoire humaine possède deux canaux principaux pour traiter l’information : un canal visuel et un canal auditif ;
  • la mémoire humaine a une capacité limitée de traitement de l’information ;
  • l’apprentissage est un processus actif de traitement de l’information dans la mémoire.
  • les connaissances et les habiletés nouvellement acquises doivent être récupérées en mémoire à long terme pour être transférées et réutilisées dans la réalisation de tâches nouvelles.

Apprendre implique d’établir des liens entre les nouvelles connaissances et celles qui sont déjà emmagasinées dans la mémoire à long terme. Cette étape constitue la base du processus de compréhension. Les nouvelles informations sont d’abord perçues par les sens, puis, selon l’attention qui leur est accordée, sont relayées dans la mémoire sensorielle. À partir de là, elles passent dans la mémoire à court terme puis dans la mémoire à long terme, si elles sont traitées activement.

Quand un enseignant souhaite apprendre quelque chose à un élève, un processus complexe s’engage. Les ressources sont distribuées suivant trois types de charges : 

  • la charge intrinsèque est déterminée par le nombre de concepts à manipuler simultanément, leurs interactions et leur complexité. Plus l’expérience est grande, moins cette charge est élevée. Par exemple, en conduite, la complexité de la tâche se réduit avec les kilomètres parcourus au cours des années. 
  • la charge extrinsèque désigne tous les éléments qui vont être maintenus en mémoire courte, mais qui ne sont pas directement nécessaires à l’apprentissage. Elle comprend tous les points inutiles venant s’ajouter à la tâche et parasiter la notion pédagogique principale.
  • la charge utile puise dans les ressources restantes pour intégrer des connaissances en mémoire à long terme. C’est véritablement là que se fait l’apprentissage. Cette dernière est essentielle et c’est tout l’enjeu des enseignants de la favoriser au maximum. 

La relation entre ces trois charges est additive. Ainsi, si le dispositif pédagogique comporte une charge intrinsèque et extrinsèque trop élevée, les ressources disponibles en charge utile sont trop faibles. Une bonne formation laisse donc la plus grande place à la charge utile.

La théorie cognitive de l’apprentissage multimédia réside donc dans les principes de design qu’elle apporte, afin de favoriser l’efficacité du dispositif d’apprentissage en le structurant rigoureusement.

Plusieurs principes découlent de la théorie cognitive de l’apprentissage multimédia. Ils sont là pour aider les enseignants à optimiser leurs sessions pédagogiques et aider les élèves à mieux retenir les notions inculquées.  

L’un des principes essentiels est celui de cohérence. Il a pour but de réduire la charge extrinsèque d’un dispositif pédagogique. Concrètement : plus le message pédagogique est simple et épuré, plus l’apprentissage est efficace.

Comment l’atteindre ? En supprimant les éléments étrangers à la tâche d’apprentissage comme les images et mots inutiles, les détails séduisants mais non pertinents par rapport au but fixé (des dates de contexte qui ne sont pas essentielles, par exemple).

Le principe de signalisation permet de mettre en évidence les éléments essentiels du contenu proposé pour mieux marquer leur importance et qu’ils s’impriment dans la mémoire des élèves. 

La recherche a prouvé que l’apprentissage multimédia est plus efficace quand les informations verbales (texte et narration à l’écran) et les informations visuelles (images et animations) sont présentées de manière continue dans l’espace et le temps. C’est le principe de continuité 

Il renvoie à l’idée que les informations sont stockées temporairement dans notre mémoire courte. Un délai trop long entre l’accès aux deux informations peut donc induire une perte de la première. On parle plus précisément de continuité spatiale (présenter des informations textuelles et graphiques côte à côte) et de continuité temporelle (faire coïncider dans le temps les informations verbales et visuelles).

Le développement des appareils numériques dans les établissements scolaires, couplé à des solutions de gestion de classe, permet de favoriser cette continuité. À partir de sa tablette, l’enseignant peut partager en direct, à tous les élèves, des documents ou des images, en même temps qu’il explique le contexte à l’oral. Cela a pour effet de jouer sur plusieurs sens des élèves, qui vont mieux retenir l’information. 

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Un article de idruide publié le 01 Mars 2022
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