L’économie de la smart city : une opportunité pour les entreprises, malgré des freins

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Le rapport ministériel « De la smart city au territoire d’intelligence(s) » dresse les grandes lignes de la politique et des enjeux économiques de la smart city du point de vue de l’État. 

Avant d’aborder l’aspect purement économique de celle-ci, quelques grands principes sont édictés. Ils touchent à la fois à la politique et à l’économie. Ainsi, le premier vise à organiser une « gouvernance » de la smart city

« Chaque structure intercommunale devra se doter d’une structure de gouvernance associant a minima élus et administration, et plus efficacement l’enseignement supérieur et des acteurs économiques, permettant de sortir des politiques de silo vers une réelle transversalité », décrit le rapport. 

Le deuxième principe vise à assurer la souveraineté de la smart city, en évitant la privatisation excessive de la Ville. Selon les recommandations du rapport : « Les enjeux de souveraineté doivent être appropriés à tous les niveaux de décisions pour s’assurer que les territoires gardent la maîtrise de la donnée, des outils, applications smartphone, des logiciels métiers ».

Enfin, le dernier vise à garantir une ville inclusive. Elle doit donner une place à chaque citoyen, sans fracture sociale ou numérique : « dans une vraie logique d’empowerment le mettre au cœur des projets en passant d’une approche centrée usager (user centric) à une approche centrée citoyen (citizen centric) ».

Le marché global de la smart city fait l’objet d’évaluations diverses. Au début des années 2020, différentes études le situent autour de 1 050 Md$. 

La France dispose d’une expertise reconnue mondialement dans les marchés des services publics locaux, qui concernent aussi bien la gestion de l’eau, que l’énergie ou encore le traitement des déchets. Cela place ses entreprises dans des positions dominantes dans leurs marchés respectifs. 

Le rapport souligne que l’enjeu pour les entreprises françaises consiste donc à bénéficier de ces perspectives de croissance tout en conservant une position de leader sur les métiers de la ville. Cela sans devenir les équipementiers des géants du numérique, pour éviter le risque d’une captation à leurs dépens de la valeur ajoutée liée à cette activité. 

L’offre digitale des entreprises spécialisées dans la Ville et la smart city ne cesse de se développer. Une problématique demeure, celle de l’unification de cette smart city, qui, pour être plus « intelligente”, doit sortir de la logique verticale. Or, souligne le rapport, les entreprises de la ville sont souvent construites autour des métiers, donc en silo. 

La France dispose toutefois de talents dans les métiers d’intégrateurs. Les entreprises comprennent qu’on attend d’elles des offres unifiées, notamment à l’étranger. De plus en plus d’exemples voient le jour, comme les offres clé en main pour équiper les écoles primaires d’un socle numérique de base

Ce type de partenariat entre entreprises d’un même secteur vise à simplifier la réponse aux appels d’offres des communes, tout en fournissant une solution simple et complète qui répond aux exigences d’un sujet aussi essentiel que la continuité pédagogique dans ce cas précis. 

Les entreprises du secteur privé se sont donc montrées prêtes à travailler en consortium pour conquérir des marchés. Pour les aider, des structures comme Vivapolis existent pour les aider à construire ces offres à l’étranger. 

Le rapport ministériel souligne que si l’export est relativement bien accompagné, l’élaboration d’un outil de même essence permettant de développer un marché intérieur porteur « bénéficierait tant à nos entreprises qu’à nos territoires ».

Les données et leur traitement sont au cœur de la smart city. Or aujourd’hui, leur nombre et surtout leur variété compliquent la structuration du marché des smart city. 

En France, il existe par exemple 500 formats différents sur les seules données de transport. Selon le rapport, cette situation crée des barrières à l’entrée sur le marché des services numériques de la Ville, qui n’encouragent pas l’innovation ou le développement d’une filière à l’export. La standardisation des données ou la généralisation des interfaces de programmation d’applications numériques (API) seraient de nature à lever ce frein.

La concurrence territoriale est aussi particulièrement forte dans le domaine de la smart city. Le rapport souligne en effet que les collectivités perçoivent la smart city d’abord comme un outil de développement économique et d’attractivité territoriale, avant de l’aborder comme une chance pour les habitants. 

Selon les auteurs du rapport, les mutualisations territoriales, comme les intercommunalités, doivent être encouragées pour casser cette concurrence excessive. « Au niveau régional par la création d’outils comme des sociétés publiques locales permettant de mutualiser la maîtrise d’ouvrage et l’ingénierie juridique. Au niveau national, l’accompagnement de divers services de l’État (SGMAP, mission d’appui au financement des infrastructures, CGET) et l’Institut de la ville durable devrait favoriser l’harmonisation des pratiques et donc l’émergence d’un marché cohérent. »

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Un article de idruide publié le 24 Sept. 2021
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