De quelle façon l’intelligence artificielle peut-elle soutenir l’éducation ?

idruide poursuit son compte rendu de visite au World AI Cannes Festival (WAICF), avec cette fois un focus sur les façons dont l’intelligence artificielle peut influer sur l’éducation.

L’intelligence artificielle (IA) est encore rarement utilisée dans le milieu scolaire, pourtant des projets concrets s’appuient déjà sur cette nouvelle technologie. Pour l’instant, il s’agit principalement d’outils pour gérer la prédiction du risque de décrochage des élèves. À terme, l’IA pourrait aussi contribuer à réduire la charge cognitive du personnel du milieu scolaire.

Cette technologie interroge toutefois les enseignants, qui s’inquiètent de l’aspect non-humain de l’IA. Or les spécialistes affirment que l’IA ne viendra jamais remplacer le cerveau d’un intervenant scolaire, son jugement ou son expérience professionnelle. 

En effet, le logiciel est capable de réaliser une première analyse de la situation, qui peut permettre de gagner du temps, mais la prise de décision et l’analyse de ces résultats devra toujours être faite par des humains. Leur expérience personnelle est essentielle et leur permet d’interpréter des résultats que la machine est incapable de comprendre. 

Globalement, on considère que l’IA peut être un outil d’aide à la décision. Elle apporte des informations quantitatives qui peuvent guider cette dernière. Le qualitatif est réservé à l’humain. 

Pour alimenter les systèmes de l’intelligence artificielle, la collecte de données est fondamentale. Ce sont ces informations qui permettent au logiciel de faire ses calculs et de fournir des résultats bruts. 

Par exemple, à partir de l’analyse de données comme l’âge d’un élève, ses résultats scolaires antérieurs et son lieu de résidence, un algorithme pourrait prévoir si cet élève est plus à risque d’échec ou de décrochage scolaire que d’autres. Loin de les stigmatiser, une telle technologie pourrait permettre d’intervenir de façon plus précoce afin de remédier au problème. L’enseignant pourra ainsi se donner comme mission de réussir à faire mentir la prédiction de l’IA, avec un accompagnement adapté, plus proche de la pédagogie différenciée.

Au Canada par exemple, le Collège d’enseignement général et professionnel de Chicoutimi, au Québec, utilise un outil nommé ISA pour identifier des étudiants en difficulté. Auparavant, la détection se faisait vers la mi-session et demandait beaucoup de travail d’analyse de la part des équipes. Avec cet outil d’IA, la machine réalise ce travail en quelques instants. De plus, il peut être réalisé dès la rentrée scolaire, à partir des informations dont disposent l’établissement d’enseignement, ce qui permet aux intervenants de concentrer immédiatement leur effort sur des activités de prévention et d’accompagnement.

Plus les données sont de bonne qualité, plus l’intelligence artificielle sera en mesure de fournir des résultats optimaux. Cela pose des questions éthiques. Les données utilisées sont-elles sensibles ? Sont-elles réellement représentatives d’un échantillon de personnes ? Seront-elles bien anonymisées ? Dans quel contexte ont-elles été recueillies ? La personne a-t-elle donné son consentement à leur utilisation ? 

Toutes ces questions doivent faire partie de chaque projet d’IA, et ce quel que soit le secteur d’activité qui utilise cette technologie. C’est pourquoi les acteurs du milieu éducatif ont tout avantage à s’intéresser au développement de l’IA. Ceux sont eux qui pourront influencer les choix éthiques qui seront faits en matière de données pour qu’ils correspondent le plus possible à leurs valeurs. 

D’autant plus que des cadres légaux existent déjà pour les données, notamment en Europe avec le RGPD

 

L’UNESCO s’est donnée pour mandat d’aider les États membres à exploiter le potentiel des technologies d’IA pour réaliser l’agenda Éducation 2030. L’organisme international vise à garantir que l’utilisation d’IA à l’école soit guidée par les principes d’inclusion et d’équité. 

La mission de l’UNESCO vise à adopter une approche de l’IA axée sur l’humain et à réorienter le débat pour inclure le rôle de l’IA dans la lutte contre les inégalités actuelles en matière d’accès au savoir, à la recherche et à la diversité des expressions culturelles. La promesse de « l’IA pour tous » doit permettre à chacun de tirer parti de la révolution technologique en cours et d’accéder à ses fruits, notamment en termes d’innovation et de savoir.

Selon l’UNESCO, le lien entre l’IA et l’éducation s’établit dans trois domaines : apprendre avec l’IA, apprendre sur l’IA, et se préparer pour l’IA. Le projet « Enseigner l’intelligence artificielle à l’école » se concentre actuellement sur les deux derniers volets. Il vise à intégrer des aspects humains et techniques de l’IA dans les programmes pédagogiques. 

Le projet se divise en trois volets :

 

  • élaboration d’un cadre de compétences en IA pour les établissements scolaires ;
  • création et gestion d’un répertoire en ligne pour héberger des ressources pédagogiques sélectionnées sur l’IA, des programmes scolaires nationaux sur l’IA et d’autres formations aux compétences numériques essentielles ;
  • organisation d’ateliers pour favoriser l’intégration de la formation à l’IA dans les programmes scolaires nationaux ou institutionnels dans un certain nombre de pays.
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Un article de idruide publié le 19 Avr. 2022
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