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La classe inversée est un modèle pédagogique dans lequel les cours et les devoirs à faire à la maison sont inversés dans leur ordre chronologique. Concrètement, cela signifie par exemple que des capsules vidéo présentant le contenu des cours peuvent être visionnées par les étudiants avant la séance en classe. Ainsi, le temps au sein de l’établissement scolaire est entièrement consacré aux exercices, projets ou débats. L’espace de groupe est transformé en environnement d’apprentissage dynamique et interactif. 

L’utilisation de la vidéo et d’autres médias préenregistrés offre davantage de contrôle aux étudiants qui peuvent ainsi s’approprier le contenu à leur propre rythme (regarder, revenir et avancer au besoin). Cette possibilité peut s’avérer particulièrement intéressante pour les étudiants ayant des problèmes d’accessibilité, notamment les personnes ayant une déficience auditive ou visuelle, qui peuvent alors bénéficier de la présence de sous-titres. 

Le fait de consacrer la session en classe à l’application des concepts que les élèves ont appréhendé par leurs propres moyens donne aussi aux enseignants l’occasion de détecter les erreurs et les idées fausses, en particulier celles qui sont répandues dans la classe. 

Par ailleurs, les projets menés en collaboration peuvent encourager l’interaction sociale entre élèves, ce qui facilite l’apprentissage entre pairs.

Tout d’abord, il faut préciser qu’il n’existe pas un modèle unique de classe inversée. La souplesse du concept permet à chaque enseignant de se l’approprier pour l’adapter au mieux à ses sessions pédagogiques. Il est tout aussi important de souligner que ce modèle peut s’utiliser que pendant une partie de l’année, dans certaines classes, ou encore pour assimiler certaines notions spécifiques. La classe inversée est donc un outil pédagogique comme un autre. 

Quelques éléments sont cependant communs à toutes les classes inversées. L’élève réalise un travail autonome pour acquérir des connaissances de base qui seront mobilisées dans une séance de travail en classe. Cette dernière se réalise en groupe et emprunte aux techniques d’apprentissage actif.

L’enseignant met à disposition des élèves des ressources à consulter à la maison. Selon la place qu’elles occupent au sein de la séquence d’apprentissage, la discipline ou le type d’informations transmises, les ressources consultées par les élèves à la maison varient. Il peut par exemple s’agir des principales notions théoriques du cours. De telles ressources peuvent alors s’insérer en début de séquence, avant l’approfondissement par des exercices ou la mobilisation de ces connaissances.

La nature même des ressources est très variable. Là encore, les approches sont multiples, et dépendent du but recherché. Il peut s’agir d’une séquence filmée de l’enseignant au tableau, ou d’une vidéo des planches de cours avec le commentaire de l’enseignant, de documents à lire, d’un site Internet ou encore d’un extrait de documentaire.

La mise en œuvre d’une classe inversée ne nécessite en soi aucune technologie particulière. Deux types d’outils offerts par les nouvelles technologies sont cependant particulièrement pertinents dans un tel modèle : la vidéo et les questionnaires en ligne.

Mettre une vidéo à disposition des élèves pour introduire des concepts, définir des notions importantes ou encore décrire une technique manuelle présente plusieurs avantages. Il s’agit d’un média plus vivant et motivant qu’un manuel. Certains enseignants font réaliser les vidéos par les élèves, apportant ainsi des avantages pédagogiques supplémentaires : leur faire synthétiser ce qui est important, les entraîner à l’oral et les faire réfléchir à la meilleure manière de transmettre ce qu’ils ont appris.

De leur côté, les questionnaires en ligne sont souvent utilisés par les enseignants. Ils accompagnent généralement la vidéo, sont constitués de questions de compréhension ou d’exercices d’application simples. 

Ces questionnaires ont plusieurs avantages. Ils permettent à l’enseignant, avant même d’entrer en classe, d’avoir une vision d’ensemble précise de la compréhension par ses élèves des notions qu’il a voulu transmettre. Cela lui permet également de savoir où en est chaque élève dans son apprentissage pour pouvoir en classe lui fournir une remédiation efficace.

Enfin, le questionnaire peut être refait de nombreuses fois. En donnant à l’élève un retour immédiat sur la validité de ses réponses, il l’encourage à réessayer, notamment si le questionnaire est noté. Le questionnaire représente donc pour l’élève un outil d’autoévaluation, précisant les concepts clés à connaître et permettant de vérifier que leur compréhension de base soit acquise.