La robotique éducative

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Quelques robots font timidement leur arrivée dans certaines salles de classe, pour apporter de nouvelles méthodes d’apprentissage aux élèves, pour les fondamentaux comme sur les nouvelles technologies. Des outils qui ont toutefois leurs limites.

Si vous avez récemment arpenté les allées de salons dédiés à la pédagogie numérique, comme Éducatec-Éducatice, ou encore Ludovia, vous êtes probablement tombé sur des stands présentant des robots. Étrange ? Pas tant que ça. 

La robotique éducative, qu’on appelle aussi robotique pédagogique, consiste à faire découvrir au jeune public l’environnement robotique et le codage. Elle contribue au développement des apprentissages fondamentaux que sont les mathématiques, le langage, ou encore l’informatique sous forme ludique. Présente dans les programmes des différents cycles du ministère de l’Éducation Nationale, la robotique participe à l’enrichissement de la culture scientifique des enfants.

Pour l’institution, ce nouvel enseignement a pour objectif de développer la pensée informatique de l’élève. Investiguer, décomposer un schéma, le reconnaître, généraliser un enchaînement logique ou concevoir des algorithmes sont autant de compétences qu’il pourra mettre en œuvre à l’aide de la programmation d’objets connectés.

Le robot comme outil pédagogique puise notamment sa légitimité dans les théories constructivistes de Jean Piaget et Seymour Papert : « L’enfant acquiert connaissances et compétences en agissant spontanément sur le réel et sur son environnement, d’autant plus facilement qu’il construit pour faire voir aux autres ».

Bâtie sur l’utilisation des robots comme un outil, la robotique éducative permet de faciliter la compréhension de ces notions fondamentales, tout en rendant l’enseignement plus attractif et plus motivant. 

Complémentaire des écrans, cet outil tangible permet de mettre en œuvre des activités concrètes face à des concepts parfois abstraits. Le robot est donc un bon prétexte pour faire découvrir plus largement l’intelligence artificielle et les sciences du numérique aux élèves.

Pour Pierre-Yves Oudeyer, responsable à l’Inria Bordeaux Sud-Ouest : « L’intelligence artificielle a un impact grandissant sur la société d’un point de vue économique, social ainsi que du point de vue de la santé. La robotique est un bon outil éducatif pour apprendre de manière plus concrète l’intelligence artificielle. Ce n’est qu’un contexte pour comprendre qu’elle est un domaine qui se développe et qu’elle va être présente dans d’autres dimensions de notre vie ».

La médiation des sciences du numérique comporte de nombreux outils, dont la robotique éducative est l’un des plus illustres représentants. Internet ou certains jeux vidéo peuvent les initier à la programmation et à la navigation en ligne. Les activités « débranchées », sans rapport à des ordinateurs ou des robots, peuvent quant à elles les amener à réfléchir sur les enjeux sociaux de ces domaines.

« En s’adressant à des enfants par la lecture (via des livrets pédagogiques par exemple), on va provoquer une discussion sur ces sujets entre les enfants et leurs parents. Cela permet aux enfants d’avoir un échange social sur ces questions, et aux parents d’apprendre sur ces domaines et sur les liens qu’il y a avec la société », explique Pierre-Yves Oudeyer.

L’introduction de robots dans le cadre scolaire, que ce soit comme outils pédagogiques ou comme objets intégrant l’environnement physique de la classe, soulève un certain nombre de questions.

Avec des robots de plus en plus intelligents et autonomes, comment la posture de l’enseignant peut-elle évoluer ? Faut-il utiliser le robot comme assistant d’éducation pour assurer les tâches répétitives, à moindre valeur ajoutée ? Ou utiliser demain le robot comme « professeur associé » ?

De plus, la question de l’utilisation de robots de « téléprésence », qui permettent de desserrer la contrainte de la présence physique des élèves et des enseignants en classe, a largement été reléguée depuis la crise sanitaire. Celle-ci a entraîné un renforcement des outils de gestion de classe et de parcs numériques pour assurer la continuité pédagogique quand les établissements sont fermés. 

De plus, certains freins à l’usage de robots en classe restent encore très présents : la méconnaissance et l’appréhension des apprenants pour cette nouvelle technologie ; la méconnaissance des outils et robots proposés sur le marché ; le manque d’accompagnement, ou encore le manque de moyens d’équipement.

Si la robotique éducative est un moyen de plus pour élargir le champ pédagogique, elle reste à la marge. D’autres solutions numériques, plus économiques et faciles à prendre en main, existent et doivent encore se développer avant d’envisager un plus grand déploiement de robots dans les salles de classe.

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Un article de idruide publié le 01 Fév. 2022
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