Contexte
Académie de Martinique
2ème degré
Fort de france (97)
Territoire ultra-marin
Matériel
Interconnexion ENT Colibri
17 300 licences Stonehenge et Web Secure (contrat EIM)
1 500 licences Stonehenge et 500 licences Web Secure (contrat classes mobiles)
Challenges
– Accompagner et confirmer l’utilisation des outils numériques dans les écoles
– Permettre des usages intéressants malgré un environnement offline ou à débit dégradé
– Faciliter la supervision du parc numérique
– Interconnecter l’ENT avec les outils numériques usuels
Perspectives
– Apporter aux élèves un environnement fonctionnel et sécurisé.
– Interconnexion de l’ENT Colibri à la solution sans limitation d’usage.
– Formation des équipes pédagogiques, référents numériques, et conseillers.
– Administration optimale des tablettes.
– Se diriger vers des séances numériques pédagogiques différenciées, ritualisées et autonomes.
– Élaboration d’une trousse d’applications, plateforme et ressources en adéquation avec les programmes de l’Éducation nationale et les besoins des utilisateurs.
« Concernant les sargasses, ces algues qui prolifèrent dans l’Atlantique Nord, c’est un phénomène qui était déjà connu, à une ampleur gérable. Mais plusieurs facteurs, à commencer par la pollution, participent à la prolifération de ces algues et de nouveaux problèmes apparaissent », explique Sébastien Birbandt, délégué académique au numérique (DAN) de Martinique.
« Au niveau de l’éducation, l’impact est important puisque nous avons des écoles qui se trouvent à proximité de plages avec une forte concentration de sargasses. Quand les algues ne sont pas ramassées, cela entraîne une diffusion de soufre nocive pour la santé et le matériel, qui s’oxyde et ne tient pas le coup. Ce type de situation entraîne la fermeture de classes. »
« Lors de ces crises, jusqu’à présent, en termes de continuité, il n’y avait pas grand-chose d’organisé. Avec l’expérience acquise dans la continuité pédagogique en temps de Covid, ces situations pourront désormais faire l’objet de mise en place d’enseignement à distance. »
La géographie complexe de la Martinique entre aussi en compte dans les difficultés rencontrées pour la transition numérique éducative. Ainsi, l’ADSL ne passe pas partout et le déploiement de la fibre optique est complexe et long à mettre en place. Sa généralisation n’est prévue qu’en 2022. « On subit aussi la vétusté des réseaux cuivre, d’autant plus qu’ils sont très sollicités », précise Sébastien Birbandt.
« Lors du premier confinement, nous avons fourni des box 4G pour certains élèves, parce que la 4G est peut-être ce qui couvre le plus l’île. Mais ce n’est pas idéal pour assurer la continuité pédagogique, sans oublier que le prix est plus élevé qu’en métropole », poursuit le DAN.
« Pour le matériel aussi notre insularité nous pénalise. La plupart du commerce se fait avec l’hexagone, donc quand il y a des blocages en métropole, nous les subissons. Pendant la crise sanitaire, nous avons été confrontés à des pénuries de matériel. Même avec l’investissement des collectivités, nous ne pouvions pas être assez réactifs pour acquérir plus de matériel et notre stock local était dépassé. »
La mise en place expérimentale de l’Environnement Numérique de Travail (ENT) Colibri, basé sur la solution libre Open ENT NG, et mutualisée entre collectivités est un exemple de cette volonté d’avancer dans le développement du numérique éducatif. Sur l’île, son utilisation est aujourd’hui généralisée, car elle favorise le lien et les échanges entre les familles, l’école et les partenaires.
Elle se prolonge aussi dans le second degré, simplifiant les accès de tous. « Son intérêt n’est plus à démontrer et l’usage qui en a été fait durant la période de la crise Covid-19 en est une parfaite illustration avec des usages à la maison, en classe ou en mobilité », explique Christophe Smierzchalski, Chargé de mission à la Délégation Académique au Numérique Éducatif (DANE) de Martinique.
« Les différents appels à projets (ENR, Plan Numérique, ENIR1, ENIR2…) ont permis de développer l’usage de tablettes numériques dans les classes. Les plus-values de ces matériels et des ressources pédagogiques qui les accompagnent ne font plus débat aujourd’hui. Il faut poursuivre cet élan et ne pas laisser les seuls élèves ayant la chance d‘avoir un accompagnement familial bénéficier des apports de ces technologies », poursuit-il.
« Mais quand des tablettes sont utilisées dans le cadre scolaire, les questions de gestion des applications, de pilotage de la classe, de suivi de la flotte et de protection des utilisateurs mineurs sont des éléments nécessitant toute notre attention. »
« L’insularité, les difficultés de connexion vécues dans notre territoire, doivent accompagner la réflexion dans la recherche d’une solution efficace offrant à nos élèves un environnement fonctionnel et sécurisé, favorisant une prise en main rapide et s’intégrant complètement à la solution ENT existante. »
Christophe Smierzchalski explique que l’ENT choisi (ONE d’Open Digital Education) apporte toute satisfaction, ce qui n’était pas le cas de la gestion des flottes de tablettes.
La délégation académique au numérique éducatif a mené une veille approfondie et participé aux différents salons nationaux du numérique éducatif, avec pour objectif de trouver une solution de gestion de parc efficace et adaptée au territoire.
Après avoir rencontré de nombreux acteurs du domaine, idruide a été pour la première fois approchée lors de l’Université d’été Ludovia 2019, puis lors du salon EducaTICE 2019.
« Suite à ces premiers contacts très positifs, nous avons convenu en un délai très court de réaliser une expérimentation sur notre territoire. Dès février, une équipe idruide s’est déplacée durant une semaine afin d’installer la suite Éducation sur les tablettes existantes d’une école et d’un collège de l’académie et former des correspondants locaux », détaille Christophe Smierzchalski.
« Malgré la crise sanitaire, l’expérimentation a pu être poursuivie tout en évoluant et ce sont les centaines de tablettes fournies aux familles dans le cadre de la continuité pédagogique qui ont pu être supervisées », se réjouit Christophe Smierzchalski.
« Avant la crise sanitaire, la Martinique traversait déjà une crise sociale », rappelle Sébastien Birbandt. « De nombreux établissements scolaires étaient fermés depuis plusieurs mois à l’instauration du premier confinement. Nous étions donc déjà en train d’étudier des solutions pour améliorer et développer l’enseignement à distance, mais nous n’avions pas encore les outils adaptés. Quand la crise sanitaire a explosé, nous avions eu l’occasion de nous préparer et donc de réagir vite ».
« L’ensemble de ces travaux et des formations menés nous permet aujourd’hui de partager notre point de vue sur la solution développée par cette société pour gérer facilement une flotte de tablettes et mener efficacement une séance pédagogique », explique Christophe Smierzchalski.
« Elle pallie également l’impossibilité pour la Martinique d’accéder au store national de Google (Play Store) ce qui empêchait jusqu’ici le déploiement de tablettes Android, pourtant moins coûteuses et plus adaptées à un usage scolaire que d’autres systèmes. La solution intègre un système de filtrage Internet puissant, véritablement fonctionnel et conforme aux attentes tant en classe qu’à l’extérieur de l’école. »
« À l’instar de l’ENT Colibri, il semble aujourd’hui opportun de favoriser une politique d’équipement coordonnée autour du matériel numérique, des espaces numériques de travail (ENT) et d’une solution de gestion du parc. Cette harmonisation présente le triple avantage de mutualiser la formation des enseignants, de bénéficier d’un accompagnement de proximité et de partager les connaissances et compétences. Les usages pédagogiques s’en trouveront renforcés dans un environnement beaucoup plus sécurisé et mieux contrôlé », conclut Christophe Smierzchalski.
« Avec un accompagnement fort et beaucoup de formation. Il faut faire entrer ce mode d’enseignement dans les habitudes », détaille Sébastien Birbandt. À l’échelle de l’académie de Martinique, la DANE monte des groupes de recherche et de formation, chargés de réfléchir sur la meilleure façon de former, en 2-3 ans, tous les enseignants sur les modalités d’enseignement à distance, de manière pérenne.
« Ce qui se faisait beaucoup, c’était la formation à distance des enseignants, mais ça n’avait jamais été envisagé en matière d’enseignement. Aujourd’hui, on croise les deux. Il faut non seulement former à distance, mais aussi former sur l’enseignement à distance… à distance ! C’est un gros chantier qui mobilise tous les corps de l’Académie », conclut le DAN.
Le déploiement des solutions idruide est en cours en parallèle du déploiement du matériel. Au niveau du contrat sur les EIM, les équipes du service numérique scolaire de la CTM précise que les délais à respecter sont tendus, mais que le travail suit son cours. « Nous avons 8000 équipements à préparer et nous sommes 12, donc forcément, ça prend du temps. Après, en termes d’utilisation et d’enrôlement, pour l’instant je n’ai rien à dire, ça marche bien, c’est fluide », explique une technicienne. « Chaque technicien traite une vingtaine de tablettes par jour et 30 ordinateurs. »
« Nous ne gérons pas directement les affectations EIM. Donc, ce qui est convenu, c’est que idruide puisse faire un rapprochement entre ce matériel et les utilisateurs qui le récupéreront », poursuit-elle. « La difficulté, c’est qu’on ne sait pas à quel utilisateur final est affecté l’appareil EIM. Au niveau des identités, cela signifie que le nom de l’appareil, c’est le numéro de série de cet appareil, et pas le nom de l’utilisateur final. »
« Pour surmonter ces difficultés, nous sommes en contact permanent avec Sébastien Dolhagaray (du service des opérations idruide, N.D.L.R.), qui se démène pour trouver des solutions. Je lui demande notamment de réaliser ces affectations appareils EIM/utilisateurs pour faire en sorte que Web Secure descende automatiquement sur tous ces appareils », détaille-t-on du côté de la collectivité.
« J’ai déjà eu l’occasion de travailler avec des entreprises dans l’hexagone et avec idruide, c’est très fluide et appréciable. Sébastien Dolhagaray est très réactif, toujours à l’écoute des besoins et à chercher des solutions ».