La transformation de l’éducation selon l’UNESCO
L’UNESCO a listé un nombre de mesures que les États devraient prendre pour adapter leurs modèles éducatifs aux enjeux actuels et à venir.
Fin juin 2022, l’UNESCO a accueilli le pré-Sommet Transformer l’éducation, qui a réuni plus de 140 ministres de l’éducation, ainsi que des responsables politiques, des chefs d’entreprise et de jeunes militants, dans le but d’élaborer une feuille de route pour la transformation de l’éducation à l’échelle mondiale.
Selon l’organisation, le diagnostic est clair : dans sa forme actuelle, le système éducatif mondial ne parvient pas à relever les grands défis (réchauffement climatique, révolution numérique, inégalités croissantes, recul démocratique, etc.) et à fournir à tous un apprentissage de qualité tout au long de la vie.
Pour l’UNESCO, ce constat est la raison essentielle pour laquelle « il n’a jamais été aussi important de réinventer la façon dont nous apprenons, ce que nous apprenons et comment nous apprenons ». Selon l’organisme international : « Nous sommes arrivés à un tournant. Il est temps de transformer l’éducation. Comment pouvons-nous y parvenir ? ».
Selon l’organisme onusien, l’état actuel du monde appelle à une transformation majeure de l’éducation pour réparer les injustices du passé et renforcer la capacité des États du monde entier à agir ensemble en vue d’un avenir durable et plus juste.
« Nous devons garantir le droit à l’apprentissage tout au long de la vie en dotant tous les apprenants – de tous âges et dans tous les contextes – les connaissances et les compétences nécessaires pour réaliser tout leur potentiel et vivre dignement », détaille la feuille de route de l’UNESCO. Celle-ci rappelle que l’éducation ne peut plus se limiter à une seule période de la vie, surtout dans une période où les reconversions augmentent.
« Chacun, à commencer par les plus marginalisés et les plus défavorisés dans nos sociétés, doit avoir droit à des possibilités d’apprentissage tout au long de la vie, tant pour l’emploi que pour l’action personnelle. Un nouveau contrat social pour l’éducation doit nous unir autour d’initiatives collectives et fournir les connaissances et l’innovation nécessaires pour façonner un monde meilleur, ancré dans la justice sociale, économique et environnementale. »
- Des écoles inclusives, équitables, sûres et saines
À l’échelle globale, les taux élevés de pauvreté, d’exclusion et d’inégalité entre les genres continuent d’empêcher des millions d’individus d’apprendre. De plus, la pandémie a souligné les inégalités en matière d’accès et de qualité de l’éducation.
Pour l’UNESCO, la transformation de l’éducation exige une augmentation significative des investissements dans une éducation de qualité et un fondement solide complet pour le développement et l’éducation de la petite enfance. Elle doit s’appuyer sur un engagement politique fort, une planification solide et une solide base de données probantes.
- Apprentissage et compétences pour la vie, le travail et le développement durable
Depuis la crise sanitaire, la pauvreté des apprentissages a augmenté d’un tiers dans les pays à revenu faible et intermédiaire, où l’on estime que 70 % des enfants de 10 ans ne sont pas en mesure de comprendre un texte écrit simple. Les enfants en situation de handicap ont 42 % moins de chances que leurs pairs d’avoir des compétences fondamentales en lecture et en numératie.
Pour l’UNESCO : « une transformation de l’éducation signifie que l’on procure aux apprenants les connaissances, les compétences, les valeurs et les attitudes pour leur permettre d’être résilients, adaptables et préparés à un avenir incertain, tout en contribuant au bien-être humain et planétaire et au développement durable. Pour ce faire, il faut mettre l’accent sur l’apprentissage fondamental de la littératie et de la numératie de base ; sur l’éducation au développement durable, qui englobe l’éducation à l’environnement et au changement climatique ; et sur les compétences pour l’emploi et l’entreprenariat. »
- Enseignants, enseignement et profession enseignante
Les enseignants et le personnel éducatif sont confrontés à quatre défis majeurs : pénuries d’enseignants ; absence de possibilités de développement professionnel ; statut et conditions de travail de mauvaise qualité ; et absence de capacité à développer le leadership, l’autonomie et l’innovation des enseignants.
Pour transformer l’éducation, les enseignants doivent être suffisamment nombreux pour répondre aux besoins des apprenants, et tout le personnel éducatif doit être formé, motivé et accompagné. Cela n’est possible que lorsque le financement de l’éducation est adéquat et que les politiques reconnaissent et soutiennent la profession enseignante pour améliorer son statut et ses conditions de travail.
- Apprentissage et transformation numériques
La crise de la COVID-19 a produit des innovations sans précédent dans l’apprentissage à distance grâce à l’exploitation des technologies numériques. Dans le même temps, la fracture numérique a été un facteur majeur d’exclusion dans l’apprentissage, laissant près d’un tiers des enfants d’âge scolaire (463 millions) sans accès à l’enseignement à distance.
Ces inégalités d’accès ont entraîné l’exclusion de l’apprentissage de groupes comme les jeunes femmes et les filles. La transformation numérique nécessite l’exploitation des technologies dans le cadre d’efforts systémiques plus vastes visant à transformer l’éducation, en la rendant plus inclusive, équitable, efficace, pertinente et durable. Les investissements et l’action dans le domaine de l’apprentissage numérique devraient être guidés par trois principes fondamentaux : focalisation sur les plus marginalisés ; offre de contenus éducatifs numériques gratuits et de haute qualité ; et innovation et transformation pédagogiques.