Numérique inclusif : acte 2 pour la stratégie nationale
Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique, a annoncé que la stratégie nationale pour un numérique inclusif allait être réactualisée.
Jean-Noël Barrot, ministre délégué chargé de la Transition numérique, a récemment annoncé que le gouvernement lancera début 2023 une nouvelle stratégie d’inclusion numérique. Ce plan sera précédé d’une consultation publique et devra s’attaquer à la pérennisation des politiques d’inclusion déjà engagées dans le numérique.
Initiée en 2018, la stratégie nationale pour un numérique inclusif a abouti à la mise en place de huit hubs territoriaux, au financement de 4.000 conseillers numérique France services (CNFS) et à la construction de ressources partagées sur l’inclusion numérique.
Le ministre a dessiné le contour de cette stratégie couvrant 2023 à 2027. Celle-ci devra « donner de la visibilité aux acteurs », contribuer à « la pérennisation de la politique d’inclusion » et repenser « la gouvernance locale et nationale » des politiques d’inclusion.
Les territoires sont ainsi sollicités pour réfléchir au portage salarial des contrats des aidants à un niveau qui ne pénalise pas les schémas d’emplois des collectivités. Plus concrètement, cela signifie qu’au-delà des CNFS financés par l’État, les territoires sont invités à « prendre leur part » en mutualisant.
En effet, l’État n’a pas l’intention de mettre la main à la poche pour financer la totalité des 20.000 aidants promis par Stanislas Guerini, ministre de la Transformation et de la Fonction publiques. Jean-Noël Barrot a donc appelé à l’émergence « d’un nouveau modèle économique » et tendu la main au secteur privé.
En attendant, l’outillage des aidants et structures de médiation enclenché voici cinq ans suit son cours comme l’a mis en scène l’édition 2022 de Numérique en communs. C’est par exemple le cas d’Aidant Connect, destiné à faciliter l’aide aux usagers perdus dans les méandres de la dématérialisation.
Quelque 5.000 mairies, maisons France services et associations ont ainsi créé un compte sur la plateforme gérée par l’Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT). Elle permet à une structure de donner mandat à un agent pour réaliser des formalités pour le compte d’un usager, ce dernier restant pleinement responsable des données renseignées dans le formulaire administratif.
Chaque agent amené à utiliser le connecteur Aidant Connect doit par ailleurs passer un test de compétence numérique via la plateforme PIX. Celle-ci propose un parcours de 45 minutes ciblé sur l’accompagnement à la réalisation de formalités administratives en ligne.
Parallèlement, une trentaine de collectivités de toutes tailles ont commencé à déployer PIX territoire. Lancée en juin 2022, cette offre propose 15 parcours pour évaluer les capacités numériques des agents de collectivité. « L’adaptation des questions aux métiers des collectivités et les synergies créées avec les formations numériques du CNFPT (Centre National de la Fonction Publique Territoriale, N.D.L.R.) sont perçues comme un vrai plus par les collectivités », se félicite-t-on chez PIX.
Autre sujet chaud : la remise à plat de l’indice de fragilité numérique. Cet indice vise à évaluer le risque de décrochage numérique d’un territoire et à l’aider à mieux positionner son offre de médiation. L’indice est le résultat d’une formule croisant des données sociales de connectivité et des indicateurs d’usages du numérique issus de l’Arcep, de la Cnaf, de l’Insee et du Crédoc.
Lancé maladroitement au moment des dernières cantonales, il a fait l’objet de critiques d’élus qui ne se retrouvaient pas dans le résultat obtenu. La Mednum planche sur une refonte de cet indice et de la plateforme de visualisation des données de l’indice de fragilité.
Promise pour la fin d’année, elle intégrera de nouvelles données – notamment la couverture mobile 3G/4G et la géolocalisation des lieux de médiation – et facilitera les comparaisons entre territoires. Elle permettra aussi d’exporter des cartes et des données brutes, à une échelle allant jusqu’à la plus petite unité statistique de l’Insee dans les grandes agglomérations.
Une fonction particulièrement utile aux collectivités souhaitant adapter l’indice pour l’enrichir de données locales. Des avancées bien accueillies par les participants à l’atelier dédié, même si certains aimeraient aussi des indicateurs annuels de succès des politiques d’inclusion… Un autre chantier en perspective ?