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Un enseignant référent pour les usages du numérique, ou eRUN, est un enseignant du premier degré qui possède une expertise du numérique pour l’éducation. Il exerce plusieurs missions, à savoir :

• l’accompagnement des enseignants, des équipes d’écoles et de circonscriptions 
• la formation des enseignants aux usages du numérique 
• l’aide et le conseil dans la mise en œuvre de la politique éducative

L’équipe de circonscription à laquelle il appartient est pilotée par un inspecteur de l’éducation nationale. 

Dans le second degré, chaque établissement, collège ou lycée, nomme un enseignant référent pour les ressources et usages pédagogiques numériques, ou RUPN. Ils ont quant à eux quatre missions principales :

• Conseiller les personnels de direction dans le pilotage de l’établissement
• Accompagner les enseignants dans la prise en compte du numérique au quotidien dans les classes
• Assurer la disponibilité technique des équipements en lien avec les collectivités territoriales chargées de l’équipement et de la maintenance
• Administrer les services en ligne par délégation du chef d’établissement

Le réseau des référents numériques des établissements scolaires est coordonné par la délégation académique du numérique pour l’éducation (DANE).

L’université d’été Ludovia, qui s’est tenue à Ax-les-Thermes, fin août, a été l’occasion d’assister à une réunion d’eRUN, qui échangeaient avec des inspecteurs de l’Éducation nationale autour de leurs missions.

Parmi les thèmes principaux qui sont ressortis de ces échanges, le fait que la crise sanitaire a placé le numérique au premier plan. Ainsi, il y a désormais un quasi-consensus de la part des enseignants sur le rôle fondamental du numérique dans l’éducation et la continuité pédagogique. 

Mais avec cet intérêt renforcé pour le numérique, les eRUN ont été particulièrement sollicités depuis le printemps 2020. Or, dans certains départements, on compte jusqu’à 900 enseignants pour un référent au numérique.

Christian Stracka, eRUN en Seine St Denis, est président de l’AFT-RN, l’Association des Formateurs TICE Réseau National. Selon lui, « il faut dépasser le statut de “les eRUN sont ceux qui installent les appareils et branchent les câbles dans les bonnes prises”. Les eRUN ne sont pas des assistants techniques ».

Pour lui, la perception qu’ont certains enseignants des eRUN doit encore évoluer. Tout comme la communication des cadres de l’Éducation nationale à ce sujet. « L’idée, c’est de fédérer les talents, de tenter de faire évoluer les choses en coopération avec la DNE (direction du numérique pour l’éducation, N.D.L.R.) », explique M.Stracka. 

« Le numérique est présent dans 80 % des métiers d’aujourd’hui. La prise de conscience arrive de plus en plus dans l’Éducation nationale. Mais il y a encore du travail à faire chez une petite partie des enseignants. »

Les référents au numérique dans le premier degré, n’ont pas le numérique comme unique spécialité. En effet, ils doivent gérer plusieurs autres missions, ce qui nécessite une bonne dose d’agilité. 

L’eRUN a tout d’abord un statut de conseiller pédagogique, avec donc une fonction de formateur aux usages du numérique pour ses collègues. Mais à Ludovia, plusieurs d’entre eux ont souligné la juxtaposition avec le plan mathématiques et français, qu’ils doivent aussi assurer. « Du coup, on se retrouve à faire 30 % de numérique, et le reste en français ou maths ! », explique un eRUN. 

« Avec le confinement, on a vu une forte adaptabilité de leur part », s’est toutefois félicité Patrick Arceluz, inspecteur de l’Éducation nationale et chef de bureau au Ministère. « Les eRUN sont en première ligne pour recueillir les difficultés, les questionnements, mais aussi les réussites des enseignants. Ils sont au cœur du numérique sur le terrain. »